Pour l’opposition politique burkinabè, l’an 1 de la gestion du pouvoir par le président Roch Marc Christian Kaboré équivaut à «une année perdue» pour le Burkina Faso. C’est du moins ce qui ressort du mémorandum publié par le chef de file de l’opposition politique au Burkina le 7 février dernier. Dans un droit de réponse parvenu à Fasozine, le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP, au pouvoir) estime que «c’est parce que l’opposition est aux abois après son échec à la dernière élection présidentielle qu’elle répand sa bile sur la République». Le parti dénonce par ailleurs une certaine «diversion» du CFOP.
Dans ledit document, l’opposition critique la politique générale de l’exécutif au cours d’une année de gestion. Mais pour le parti au pouvoir, cette peinture en noir de l’évaluation de la première année au pouvoir du MPP témoigne bien que «la pseudo-opposition est si aveuglée, qu’elle perd tout sens de discernement». Le MPP dit ne pas comprendre qu’on s’attende à ce que les réalisations majeures de la majorité présidentielle en une année comblent un demi-siècle de léthargie. Pour le parti, le bilan est «satisfaisant» au plan législatif et exécutif.
Le parti que préside Salif Diallo estime que «cette vaine manœuvre vise à arracher au peuple burkinabè ses acquis insurrectionnels et à sacrifier son Etat de droit». Tout en soulignant avec force les acquis majeurs de l’Etat de droit depuis l’avènement du MPP et de ses alliés au pouvoir, le parti s’interroge sur l’agenda caché de l’opposition politique. A la lumière de ces acquis, le MPP pense que les couleurs «funestes» du paysage national dépeint par le CFOP sont destinées à «créer la chienlit pour perpétrer un putsch».
De l’esprit du mémorandum, le MPP dénonce la «diversion» que l’opposition tente de distiller au sein du peuple et invite «les Burkinabè épris de vérité, de patriotisme et d’esprit de discernement à visiter les sites des institutions de l’Etat de droit et à se démarquer des rumeurs infondées et stériles».