Après les sanctions prises lors du congrès extraordinaire du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) à l'encontre de certains militants, le fondateur du parti, Blaise Compaoré, a rencontré les différents protagonistes à Abidjan. Dans une correspondance, il a invité la direction du parti à rapporter les sanctions pour l'unité du parti. Ce lundi 14 octobre 2019 au cours d'une conférence de presse à Ouagadougou, la direction politique nationale du parti dit être en phase avec les recommandations du fondateur.
Selon le 1er vice-président du parti, Achille Tapsoba, après avoir écouté les deux parties, le président d'honneur du CDP, Blaise Comparé, a invité la direction du parti à rapporter les sanctions dans un esprit de renforcement de la cohésion et de l'unité du parti en vue de relever avec succès les défis électoraux de 2020.
La direction du parti salue ces orientations et dit prendre acte du contenu de la lettre du président qui demande « de lever les sanctions en suivant la procédure statutaire ». Le directoire du parti, à entendre M. Tapsoba, va convoquer un congrès extraordinaire selon les procédures, les démarches et les formes statutaires. Pour les conférenciers, les observations de Blaise Comparé, ne constituent ni la victoire d’un quelconque camp mais celui du CDP.
Selon lui, les décisions du congrès sont exécutoires et ne peuvent être révoquées que par un autre congrès : « Ce qui veut dire que, premièrement, le congrès est l'instance suprême et ses décisions sont exécutoires. Deuxièmement, c'est que la décision d'un congrès n'est pas absolue puisqu'elle peut être révoquée par un autre congrès ». Par conséquent, explique-t-il, « le congrès a pris une décision portant sanction des militants avec les raisons qui ont été évoquées pour aboutir à ces sanctions. Les sanctions ont été exécutées puisqu'elles sont immédiatement exécutoires. Elles ont été exécutées par une notification de leur sanction aux intéressés respectivement par voie d'huissier. Par ailleurs, et tant attendu que le fondateur a été saisi par les sanctionnés pour revoir leur situation et qu'il a estimé que l'intérêt supérieur du parti recommande, je pense que c'est dans ce sens qu'il a demandé au président du parti de prendre les dispositions nécessaires pour rencontrer les sanctionnés. Cela veut dire que la voie statutaire est indispensable et qu'on ne peut procéder autrement que par la convocation d'un autre congrès pour revenir sur les sanctions et pour revoir la situation des sanctionnés ».
Cependant, Achille Tapsoba a fait savoir que les militants démissionnaires ne sont pas concernés par ces différentes correspondances du fondateur et par la situation de revue des sanctions. « Un démissionnaire s'est auto-sanctionné puisqu'il quitte librement le parti: ce n'est pas une sanction » a-t-il précisé. Mais, sont concernés par les lettres du président d'honneur et par le processus de rapportage des sanctions, « ceux qui ont été sanctionnés d'exclusions, de suspension et d'avertissement ».