Le Premier ministre Christophe Dabiré a reçu en audience le vendredi 5 juillet 2019 à la primature, une délégation de l'Unité d'action syndicale ( UAS ) . Selon le chef du gouvernement, il s'est agi de présenter le calendrier d'une éventuelle reprise des négociations entre le gouvernement et les syndicats.
Le 21 mai 2019, le Premier ministre procédait à l'ouverture de la rencontre gouvernement - syndicats, afin d'examiner les réponses au cahier de doléances transmis aux organisations syndicales. Cette réunion s’était terminée en ''queue de poisson'' parce que les organisations syndicales avaient posé un préalable concernant la généralisation ou non de l'impôt unique sur le traitement des salaires (l’IUTS) sur les indemnités et les primes des travailleurs. A l’époque, Christophe Dabiré avait pris l'engagement de recontacter les organisations syndicales après avoir fait des investigations sur l’existence de ce dossier.
Dans l'après-midi midi de ce vendredi 5 juillet, le chef du gouvernement a donc ''pris l'initiative'' de recevoir l' UAS, afin d' échanger sur les conditions de la reprise des discutions. De cette rencontre, des propositions ont été faites : « La proposition que j'ai eu à faire, c'est que nous avons retrouvé le document technique sur lequel les syndicats et le gouvernement avaient travaillé. Nous avons décidé de leur communiquer ce document. Nous allons aussi mettre en place un petit comité technique qui va examiner les conclusions de ce document qui a été élaboré en 2016. Après l'examen par le comité technique, à partir du 22 juillet, nous allons reprendre les discussions sur le cahier de doléances et particulièrement sur cette question des IUTS » a expliqué M. Dabiré.
« Nous avons écouté le Premier ministre qui nous a livré un chronogramme et nous a aussi dit qu'il nous transmettra ce document dans les jours à venir pour nous permettre de réagir dans la possibilité de reprise de cette rencontre » a déclaré Bassolma Bazié , porte-parole de l'UAS.
Au cours de cette rencontre, les organisations syndicales ont aussi fait part de leurs préoccupations sur un certain nombre de question notamment celle de la sécurité du pays. Christophe Dabiré a affirmé avoir pris acte et a promis d'essayer au cours des discussions, de revenir sur cette question et d'apporter des éléments de réponse qui pourraient éventuellement rassurer les organisations syndicales.
Concernant l'actualité nationale, L' UAS n'a pas manqué de revenir sur trois aspects : « D'abord nous avons constaté la remise en cause des libertés d'expression à travers la nouvelle loi portant code pénal qui dans un premier temps a criminalisé dans notre pays l'insurrection populaire. Nous exigeons à ce que cette loi soit revue. Le deuxième élément porte sur le respect des conventions internationales à savoir les affectations diverses que nous constatons à l'endroit de la police nationale. Le troisième élément est le plus grave. Vous savez que l’ODJ( Organisation démocratique de la jeunesse ) a perdu deux camarades dans la province de Yagha dont les corps sont présentement à la morgue dans l’attente d’une autopsie. Nous avons aussi lancé un appel au gouvernement de faire en sorte qu’étant donner que ces militants partaient à une rencontre avec une autorité, toutes les dépenses qui devraient relever d'une quelconque autopsie ou des dépenses funéraires dans un état de droit devraient revenir à l'Etat » a ajouté M. Bazié.
Pour apporter plus d'éclaircissement sur les éléments de cette audience, l'UAS a prévu une conférence de presse le lundi 8 juillet 2019 à la Bourse du travail de Ouagadougou.