Ce rapport 2015 de l’Autorité supérieure de contrôle d’Etat et de lutte contre la corruption (ASCE-LC) révèle des malversations portant sur plus de 31 milliards de francs CFA. Ce rapport qui est la somme des audits, investigations et contrôles menés par l’ASCE-LC elle-même et par les inspections techniques des services a été remis au président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré le lundi 29 mai 2017 par Luc Marius Ibriga, contrôleur général d’Etat.
Ce rapport qui s’est penché sur la gestion de la période post-insurrectionnelle est le premier de l’institution. Il condense ainsi des audits, investigations et contrôles menés par l’ASCE-LC elle-même, mais aussi par les inspections techniques des services. Ainsi, l’audit sur la présidence du Faso révèle une gestion aux antipodes des règles de bonne gouvernance. «On ne peut pas être à la présidence du Faso et ne pas avoir une comptabilité matière en bonne et due forme. C’est dire qu’on ne sait même pas quelles sont les personnes, quels sont les biens de la Présidence du Faso. De la même façon, on ne peut pas être à la Présidence du Faso et faire travailler des prestataires sans contrat. Vous ne pouvez pas non plus donner la gestion des comptes de dépôts à des personnes qui ne sont pas des comptables», s’est indigné le contrôleur général à sa sortie d’audience.
Dans le rapport, on trouve également des recommandations et des actions en justice. 55 dossiers sont actuellement en justice. Mais, il y a une certaine lenteur dans le traitement des dossiers. Une lenteur qui s’expliquerait par le fait que les dossiers de crimes économiques ne soient pas prioritaires dans leur traitement au niveau de la justice, mais aussi du fait que les cabinets d’instruction sont surchargés.
Le point de satisfaction des membres de l’institution de contrôle, est la mise en œuvre des recommandations des rapports antérieurs qui connait une nette amélioration, avec un taux d’exécution de plus de 50%. Mais, ils souhaitent surtout que la restructuration des corps de contrôle soit menée à bout pour aller vers un contrôle basé sur les risques et sur la performance. Toute chose qui selon l’Autorité, permettra d’anticiper les risques de détournement et permettra de sauvegarder le bien public.