La voûte nubienne est un procédé architectural ancestral venu de l’Egypte antique. Cette technique est dit-on adaptée à certaines régions africaines. Mais que renferme exactement cette notion de voûte nubienne ?
La technique de la voûte nubienne consiste à bâtir avec un outillage de base, des matériaux locaux et des compétences simples, sans coffrage, des bâtiments aux toitures voûtées modernes, solides et confortables. Le matériau de base de cette construction est le banco.
Cette technique a été identifiée dès les années 1980 par l’ONG Development Workshop comme une réponse potentielle aux graves problèmes d’habitat auxquels sont confrontées les populations d’Afrique sahélienne. C’est à partir de 1998 que les co-fondateurs d’AVN (Association Voûte Nubienne), Thomas Granier (maçon français) et Séri Youlou (agriculteur burkinabè) revisitent à leur tour la technique : ils la simplifient et la standardisent afin de favoriser son appropriation par les populations locales, en utilisant le marché comme vecteur de diffusion. Le programme est d’abord mis en œuvre au Burkina Faso, à partir de l’an 2000, puis au Mali, au Sénégal, au Bénin et au Ghana. En 2018, selon le site lavoutenubienne.org, plus de 1600 chantiers ont été réalisés pour une surface d’environ 59 000 m2, au bénéfice de 16 000 personnes au Burkina Faso, pays historique d’AVN et territoire de conception de la plupart des constructions en voûte nubienne. La majorité des bâtiments construits sont pour un usage d’habitation en milieu rural. A côté de cela, il existe des bâtiments voûte nubienne communautaires, agricoles et même à des fins d’élevage.
Des avantages à ne pas négliger
D’habitude, les constructions en terre sont considérées comme archaïques dans nos contrées. Mais c’est sans compter sur les nombreuses qualités d’usage de celles-ci pour leurs habitants. Ces constructions participent aussi à la vulgarisation des savoirs architecturaux locaux.
Les constructions en voûte nubienne comportent plusieurs avantages.
Elles sont durables : les murs sont épais et le bâtiment résiste à la pluie et aux vents. Ensuite, elles sont confortables, car elles offrent un confort thermique, acoustique et esthétique, mais aussi d’usage (utilisation du toit-terrasse et possibilité de construire en étage). Le procédé est écologique : on n’a pas besoin de bois, ni de production ou de transport de matériaux importés comme les tôles ondulées, le ciment, les chevrons en acier, etc. Elle est également économique: son coût peut être jusqu’à 50 % moins cher que d’autres constructions au niveau du gros œuvre. Les bâtiments en voûte nubienne offrent également un confort thermique pour les occupants, ce qui, dans un pays aux variations climatiques extrêmes (froid ou chaud) constitue un atout majeur.
La voûte nubienne est par ailleurs adaptée à l’économie locale. La main d’œuvre et les matériaux sont locaux. La technique est facile à reproduire car simplifiée et standardisée pour son appropriation facilitée par le plus grand nombre, sans besoin de connaissances académiques avancées ou d’outils complexes. C’est donc, une technique à privilégier dans certains pays au climat tropical de type Soudano-sahélien.
Source : maison-monde.com ; www.lavoutenubienne.org