Le Syndicat national des travailleurs de l'environnement, du tourisme et de l'hôtellerie (Synteth) a animé ce jeudi 10 janvier 2019 une conférence de presse au cours de laquelle il a dénoncé une mauvaise gestion et une mauvaise organisation du ministère en charge de l’Environnement.
Face aux hommes de médias, les conférenciers du jour ont dénombré les difficultés que les travailleurs rencontrent dans l'exercice de leur fonction. Ils disent aussi être confrontés au manque d'infrastructures, d'équipements et de matériels de travail. « Les agents forestiers, souvent seuls ou en binôme dans les postes, ont généralement pour bureaux leurs domiciles. Ils sont nombreux à utiliser leurs propres moyens de déplacement pour les opérations de surveillance et de suivi de l'exploitation forestière », a expliqué Youssiffo Ouédraogo, secrétaire général du syndicat.
Cette situation de manque de matériel est devenue criarde surtout avec la multiplication des attaques terroristes. Et en la matière, les Eaux et forêts sont très exposés selon les explications du syndicat qui a fait savoir que les forêts classés sont occupés anarchiquement, chose signalée en vain par les agents. « Les forêts classés sont le nid des bandits et des terroristes, toute chose qui ne permet pas aux agents d’accomplir leurs missions. Au cours de la seule année 2018, 12 attaques ont été perpétrées contre des services forestiers (…). Ces attaques ont fait trois morts dans nos rangs et d’importants dégâts matériels dont des biens personnels des agents » a relaté M. Ouédraogo.
En clair, le syndicat estime que l’insuffisance d’armes, l’absence de dotation en tenue et le manque de moyen logistique rendent vulnérables les agents des Eaux et forêts face aux différentes menaces.
L’autre point négatif soulevé par les syndicalistes est lié aux affectations discriminatoires en violation du principe cardinal du respect de la hiérarchie des grades. « Pire, ce sont les liens parentaux et amicaux qui prennent le pas sur la qualification lors des embauches et la promotion des agents au niveau des structures du ministère jusqu'au niveau déconcentré » a-t-il ajouté.
Relativement à l'organisation du ministère, le Synteth note que le corps des Eaux et Forêts est le seul corps paramilitaire qui n'existe que de nom car, martèle M. Ouédraogo, « Il n'est ni structuré en corps de défense et de sécurité ni organisé comme tel››. À l'écouter, il en résulte que la nomination des directeurs régionaux et provinciaux relève uniquement de la discrétion du ministre.
Au regard de toutes ces préoccupations, le Synteth interpelle les premiers responsables du ministère en charge de l'Environnement, de l'Economie verte et du Changement climatique à un traitement diligent de leurs préoccupations. « Le Synteth tiendra pour seuls responsables les autorités du ministère de la dégradation du climat social qui adviendrait du fait du non traitement des préoccupations des agents. Il se réserve par ailleurs le droit d'envisager des actions en cas de non satisfaction immédiat » prévient le secrétaire général du syndicat.