Le Groupement interbancaire monétique de l’Union économique et monétaire ouest africaine (GIM-UEMOA) a tenu le lundi 11 juin 2018, une rencontre d’échange avec la presse nationale sur ses activités et surtout sur ses missions au sein de l’espace communautaire. Les journalistes ont échangé tête-à-tête avec les premiers responsables de l’organisme qui a vu officiellement le jour en 2003.
Le Burkina Faso, à l’instar des autres pays membres de l’UEMOA, connait une prédominance de l’utilisation des espèces. Les citoyens préfèrent utiliser le cash dans leurs différentes opérations avec le risque de perte et de vol et de certains désagréments.
Le taux de bancarisation au Burkina est de 17% et celui de l’inclusion financière est actuellement de 50% c'est-à-dire le taux d’utilisation des moyens électronique de paiement. C’est donc dans l’optique d’augmenter ces taux dans l’avenir que la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) a initié depuis 1999, une réforme des systèmes et moyens de paiement dans l’UEMOA avec l’objectif principal de promouvoir l’utilisation des moyens de paiement scripturaux.Pour joindre l’acte à la parole, la BCEAO créera en 2003, dans le domaine de la monétique, GIM-UEMOA comme structure de régulation qui va gérer la monétique interbancaire de la zone communautaire (8 pays) dans toutes ses dimensions. C’est cet organisme qui s’occupe depuis cette date du système interbancaire de paiement et de retrait par carte au sein des huit Etats membres de l’UEMOA. Après 15 ans d’existence dans l’environnement bancaire de l’instance communautaire, GIM-UEMOA garde toujours en main sa mission principale qui « est d’inciter les populations de l’UEMOA à utiliser la carte bancaire comme un instrument de paiement ».
Pour le staff de GIM-UEMOA, échanger avec la presse burkinabè était impératif surtout que les journalistes sont des acteurs privilégiés dans la divulgation de l’information juste auprès des populations. Ce rencontre s’inscrit dans le cadre d’une série de missions de vulgarisation qui s’est déjà tenue dans 5 capitales. Selon le directeur général de GIM-UEMOA, Blaise Ahouantchédé, cette rencontre de ce lundi 11 juin était importante car son organisme, après 15 ans de fonctionnement est en train d’amorcer un tournant décisif : celui de banaliser l’utilisation des moyens de paiement électronique d’ici quelques années.
« Le GIM grâce à l’interconnexion qu’il offre autour d’une centaine de banques permet de donner la possibilité aux citoyens détenteurs de cartes bancaires, peu importe leur banque d’appartenance, de pouvoir faire des transactions partout sur les infrastructures des autres banques » a expliqué M. Ahouantchédé.
Le GIM-UEMOA c’est à ce jour 128 banques interconnectées dans les 8 pays membres avec plus de 5 000 points d’acceptations tels les guichets automatiques de banque et les terminaux électroniques de paiement. Les détenteurs de cartes bancaires affiliées au réseau GIM sont estimés à plus de 5 millions. A en croire son premier responsable, GIM-UEMOA est sécurisant et surtout permet la mobilité sans cash dans l’espace UEMOA à moindre frais. Tout retrait dans un terminal de paiement GIM des banques connectées coute la somme de 500 F CFA au client. A titre illustratif, un Burkinabè ayant sa carte bancaire émis par sa banque d’appartenance frappée du logo « GIM » peut faire des retraits dans les guichets automatiques d’autres banques en dehors de sa banque d’appartenance et ce dans les sept autres pays de l’UEMOA même si sa banque n’existe pas dans ledit pays. « Un véritable outil intégrateur et fédérateur » a estimé Blaise Ahouantchédé.
« Notre objectif infine est d’arriver à un monde sans cash. Et pour en arriver, nous pensons qu’il est possible par la sensibilisation des consommateurs et des acteurs pour que les gens puissent éduquer leurs populations qui sont détenteurs de cartes bancaires à laisser l’argent au niveau des banques. Ce n’est que par ce canal que nous pourrions inclure financièrement et bancariser nos populations » foi de M. Ahouantchédé.
Au titre des perceptives, GIM-UEMOA entend miser sur la sensibilisation afin d’accroitre l’inclusion financière et surtout élargir sa plateforme avec l’ensemble des acteurs de l’industrie des transactions numériques financières. Au Burkina, sur les 15 banques, 14 sont actuellement connectées à la plateforme GIM-UEMOA.