Le groupe parlementaire du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) était face à la presse ce vendredi 23 décembre 2016 à Ouagadougou. Objectif de cet échange avec les médias : faire le bilan de l’action parlementaire du groupe durant la deuxième session parlementaire ordinaire qui s’est déroulée du 28 septembre au 22 décembre 2016.
Durant cette deuxième session, les députés ont examiné 18 projets de loi, 3 propositions de résolution, 33 questions orales dont 10 avec débat. Cette session a permis de voter la loi de finance portant exécution du budget 2017. Et le groupe parlementaire CDP a voté « contre » parce que d’après lui, cette loi ne présentait pas des sillons positifs d’une reprise effective de l’activité économique. Hormis ces propositions de loi, les députés ont adopté trois résolutions dont l’une portait sur la levée de l’immunité du député Salifou Sawadogo du CDP. Ce qui est le point noir de cette session, selon Alfred Sanou, président du groupe parlementaire.
« Nous tenons à relever que c’est la première fois au Burkina Faso que l’Assemblée nationale lève l’immunité parlementaire d’un député. Des cas se sont présentés lors des précédentes législatures, bien que les députés en cause soient de l’opposition, leur immunité n’a pas été levée », précise t-il. Pour M. Sanou donc, on pouvait bien entendre leur camarade sur les faits à lui reproché sans lever d’emblée son immunité et c’est une fois condamné que l’Assemblée nationale pourra le faire.
L’autre point négatif de la session, selon le groupe CDP, est relatif aux deux commissions d’enquête parlementaires sur le foncier urbain et sur la gestion des titres miniers et de la responsabilité sociale des entreprises minières. Les parlementaires CDP, bien qu’ayant un membre dans chaque commission, ont trouvé les rapports sortis de ces enquêtes un peu baisé. « Ces enquêtes ont particulièrement ciblé les militants CDP, car toutes les localités n’ont pas été couvertes et en plus, certains maires dont les gestions ont été décriés n’ont pas été cités », a estimé Alfred Sanou.
Quant à l’appréciation générale de la session, le groupe parlementaire a notifié entre autres, le non respect des pratiques et usages parlementaires et le non respect du calendrier des réponses aux questions orales et écrites transmises au gouvernement depuis la session précédente. Aussi, Alfred Sanou et ses camarades n’ont pas manqué de fustiger le comportement et l’attitude du président de l’Assemblée nationale, Salifou Diallo.
« Nous observons de façon constante, la tendance chez le président de l’Assemblée nationale de faire des commentaires sur les dossiers ou sujets inscrits à l’ordre du jour des sessions parlementaires. Si dans le principe cela peut enrichir le débat parlementaire lorsque ces commentaires ne sont pas orientés, nous déplorons le fait que très souvent, il se substitue à l’exécutif pour donner des réponses aux interpellations des députés, ce qui n’est pas son rôle », a dit le premier responsable du groupe CDP qui souhaite que Salifou Diallo reste dans son rôle de direction et de police des débats tel prescrit par le règlement du parlement.
Avant de clore leur propos, le groupe CDP, par la voix de l’élu Michel Ouédraogo a laissé entendre qu’ils resteront une opposition rassemble et qui réconcilie les Burkinabè car pour lui, l’heure est à l’union de tous les Burkinabè. Une minute de silence a été observée à la mémoire des 12 militaires tués lors de l’attaque de Nassoumbou.
Dimitri Kaboré